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(Covid-19) Témoignage de bénévole : Robert Latour 

11 juin 2020

La nouvelle du confinement dû à l’épidémie de Covid-19, annoncé en mars 2020, a eu un impact fort sur les activités de la Société de Saint-Vincent de Paul de Montréal. Les différents points de service ont alors développé des moyens novateurs et concrets pour aider les utilisateurs habituels de l’aide alimentaire, et pour servir les personnes qui se retrouvaient du jour au lendemain sans revenu et sans nourriture. C’est ce que nous souhaitons retracer par ce témoignage.

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Qui êtes-vous?

R.L. : Mon nom est Robert Latour, je fais du bénévolat à la SSVP depuis octobre 2014, je suis président de la conférence Saint-Ferdinand à Laval depuis septembre 2017 et trésorier du Conseil Particulier de l’ouest depuis octobre 2018. Plus récemment, je m’implique également comme membre du comité de gestion financière.

Comment avez-vous réagi à l’annonce du confinement en mars dernier?

R.L. : Nous avions déjà modifié légèrement nos façons de faire en amont : port de gants, nous ne prenions plus les sacs des bénéficiaires, les boîtes de denrées étaient préparées puis placées sur une table et les bénéficiaires devaient les prendre en évitant les contacts avec les bénévoles. Au moment de la crise, nous avons réagi tout de suite. Certains bénévoles m’avaient fait part de leurs craintes, notamment ceux qui ont plus de 70 ans. Il paraissait aussi difficile de respecter les règles de distanciation avec la configuration de nos locaux.

Comment vous êtes-vous réorganisés? Qu’est-ce qui a été mis en place pour s’adapter à notre nouvelle réalité?

R.L. : Dès le début, nous avons décidé d’éliminer les boîtes de denrées et de distribuer seulement des bons alimentaires. La bénévole prenait les appels de chez elle, remplissait les bons et le jeudi matin, un autre bénévole déposait les bons dans la boîte aux lettres des bénéficiaires. La première semaine, chaque boîte de denrée était remplacée par un bon de 5$. Quand nous avons eu l’assurance d’avoir de l’aide financière, nous avons augmenté nos bons d’une valeur de 20$ par boîte. Cette méthode nous permettait de continuer à aider nos familles avec un risque zéro. Compte tenu de la nouvelle situation, il nous apparaissait évident que les demandes allaient augmenter et que l’on ne pouvait pas fermer.

Avez-vous enregistré une hausse des demandes pour l’aide alimentaire?

R.L. : Moisson Laval ont vite été débordés et ont demandé à la SSVP de leur porter assistance. Chaque soir, je recevais une liste de noms par courriel de personnes que le CBML n’avait pas pu prendre en charge. Je répartissais ensuite les demandes entre les 14 conférences de Laval. Maintenant, des gens que nous avons servi une fois pendant le confinement rappellent pour de l’aide, mais les demandes sont en baisse à mesure que le déconfinement s’accélère.

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Comment voyez-vous l’après crise et les prochains mois?

R.L. : Nous avons reçu de l’équipement de protection et avons mis en place un protocole pour pouvoir recommencer à distribuer des denrées alimentaires. Cette nouvelle manière de faire est en vigueur depuis le début du mois de juin. Nous avons présentement un système hybride : nous donnons des denrées et des bons uniquement à nos bénéficiaires « habituels », tandis que les nouveaux utilisateurs reçoivent des bons majorés.
La grosse question maintenant est de savoir si nous pourrons organiser la traditionnelle Guignolée à l’automne prochain. 60% de nos revenus sont ramassés cette journée-là, en plus de remplir notre magasin de denrées non périssables.

Un dernier mot?

R.L. : Je dis un grand merci à l’ensemble des bénévoles de la SSVP de Laval qui ont fait en sorte que la presque totalité des conférences sont restées ouvertes pendant la crise, et que l’ensemble des demandes habituelles et supplémentaires ont été traitées.

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